Les mamans nous ont récemment fait part de leurs questions concernant l’angoisse de séparation vécue par leurs enfants. La sophrologue Catherine Aliotta a bien voulu se prêter à un jeu de question-réponse pour les aider à accompagner leurs petits grâce à la sophrologie.
J’ai pensé à la sophrologie pour aider mon fils de 4 ans et demi à gérer son angoisse de séparation mais je ne sais pas à partir de quel âge je peux commencer ce type de séances. Me conseillez-vous de consulter en parallèle un pédopsychiatre ? Nadège, 36 ans
La pratique de la sophrologie peut se commencer très tôt à condition que l’enfant soit en mesure de reproduire ce qu’on lui montre. Avant cet âge, ce sont plutôt les parents qui réalisent les exercices pour parvenir à gérer le stress et la fatigue générés par ces crises de larmes.
Le fait que les parents soient plus sereins à la maison a toutefois un impact très positif sur l’enfant. Il ressent moins la tension que ses pleurs peuvent créer sur son père ou sa mère, ce qui l’aide à se calmer plus facilement.
La sophrologie est tout à fait compatible avec d’autres types d’accompagnements thérapeutiques. Il peut d’ailleurs être particulièrement recommandé de faire appel à un pédopsychiatre pour poser un « diagnostic » et avoir ensuite recours aux séances de sophrologie pour désamorcer la situation.
Depuis son entrée en maternelle cette année, ma fille se met à pleurer presque tous les matins lorsqu’on la dépose à l’école. Comment la sophrologie pourrait-elle nous aider ? Elodie, 27 ans
Même si elle a tendance à inquiéter les parents, l’angoisse de séparation est normale chez l’enfant. Elle lui permet de prendre petit à petit conscience qu’il est un individu à part entière. Mais la façon dont se déroule cette distinction peut être vécue de façon brutale par l’enfant.
Dans ce cas de figure, la pratique de la sophrologie pourrait très bien avoir lieu avant d’aller à l’école. 10 min peuvent suffire pour réaliser quelques exercices. Les enfants adorent partager un moment privilégié avec l’un des deux parents. Ici, on peut axer les exercices sur la réassurance, les yeux fermés l’enfant peut tour à tour sentir le ventre de son parent se gonfler sous ses mains lors d’une respiration abdominale, puis le sien. Cet exercice permet de faire, mine de rien et de façon rassurante, la transition entre la fusion et l’individualisation.
Puis, on peut terminer cette courte séance en amenant l’enfant à s’imaginer sa journée idéale, pour faire petit à petit baisser l’appréhension. Le doudou peut d’ailleurs faire partie de l’histoire comme un vrai compagnon d’aventure.
Depuis l’angoisse de séparation qui est apparu dès 9 mois chez mon fils, c’est son papa qui s’occupe du coucher car lorsque c’est moi, ça vire au drame. Pour moi, c’est très difficile de l’entendre pleurer sans pouvoir intervenir, est-ce que la sophrologie peut m’aider à calmer cette angoisse quotidienne ? Fanny, 34 ans
Alors cette fois, on ne parle plus d’angoisse de séparation chez l’enfant mais bien de son impact chez le parent. Il est vrai que pour la maman, cette situation, pourtant transitoire, est difficile à vivre, car elle peut avoir le sentiment de ne pas pouvoir répondre aux besoins affectifs de son enfant.
Ce qui pourrait être intéressant ici, c’est de chercher à lutter contre la culpabilité. Mais avant cela, il faut pouvoir construire ses « ressources » c’est-à-dire des moments d’exclusivité passés avec son enfant. L’idée est de parvenir à se rassurer en prenant conscience du temps que l’on a pu consacrer à son petit, dans la journée, la semaine. Ces moments ne doivent pas être nécessairement très longs mais vécus en étant pleinement présent.
Si l’enfant se met ensuite à pleurer au moment du coucher et que l’angoisse apparaît, il sera ensuite plus facile de réaliser un exercice de sophrologie. Il s’agira à ce moment de revenir sur ce moment passé, comme pour se dire à soi-même « Je sais que j’ai consacré un temps de qualité à mon enfant, je laisse la culpabilité s’envoler ».
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